Face à l'inaction des autorités, est-ce que la destruction de logements occupés par des squatteurs peut être considérée comme une solution viable ?

Fatima Kaddour - le 14 Avril 2025
Bonjour à toutes et à tous, Je me permets d'ouvrir cette discussion car je suis très interpellée par la recrudescence d'actions visant à détruire des habitations occupées illégalement. Au-delà des aspects légaux, je m'interroge sur la pertinence et les conséquences d'une telle approche. Est-ce une solution durable au problème du logement, ou ne fait-elle que déplacer la misère ? Comment concilier le droit de propriété et la nécessité d'assurer un toit pour tous ? J'aimerais beaucoup avoir vos avis éclairés sur cette question complexe.
Commentaires (8)
C'est une question délicate. Détruire, c'est radical, et ça pose la question de ce qu'on fait des personnes expulsées. Il faudrait peut-être aussi se pencher sur les raisons qui poussent à squatter, souvent un manque d'alternatives viables. Une approche plus globale, avec des mesures d'accompagnement social, serait probablement plus efficace à long terme.
Quand tu dis qu'il faudrait se pencher sur les raisons qui poussent à squatter, je suis d'accord. C'est facile de juste voir le squat comme un problème de propriété, mais derrière, il y a des gens en difficulté. 🤔 Je me demande si on investissait autant d'énergie et d'argent dans des solutions sociales qu'on en met à détruire, où on en serait... 🤷♂️
Si on parle de pragmatisme, la dissuasion reste la meilleure arme. Caméras de surveillance visibles, alarmes même factices, et surtout, sécuriser les accès : portes blindées (même premier prix, ça décourage), barreaux aux fenêtres si c'est accessible... Ca coûte, mais c'est toujours moins cher qu'une procédure d'expulsion ou, pire, une dégradation volontaire. Faut penser comme un cambrioleur, le squat, c'est souvent de l'opportunisme.
Sébastien a raison sur un point : la dissuasion, ça joue. Mais penser "commeuncambrioleur", c'est un peu réducteur. Le squat de logement, c'est rarement juste de l'opportunisme pur. Y'a souvent une détresse derrière, un manque de solutions. L'histoire du propriétaire brestois qui démolit son propre logement, c'est un cas extrême, mais ça montre la frustration. Six ans d'inaction, une proposition de 2000 euros refusée... On peut comprendre qu'il pète un cable. Mais est-ce que c'est une solution ? Non. On parle de dispositifs de médiation, d'accélérer les procédures... C'est bien, mais c'est réactif. Il faudrait un travail de fond sur le logement social, l'accompagnement des personnes en difficulté. C'est pas en mettant des barreaux aux fenêtres qu'on résoudra le problème. Faut s'attaquer aux causes, pas juste aux symptômes. Les services sociaux sont impliqués pour le relogement, mais est-ce qu'ils ont les moyens de leurs ambitions ? Est-ce qu'il y a assez de places disponibles ? Est-ce que les procédures ne sont pas trop longues et complexes pour des personnes déjà fragilisées ? C'est toutes ces questions qu'il faut se poser, je crois.
Complètement d'accord avec Lucas, et ça rejoint ce que je disais plus haut. La dissuasion, c'est un pansement sur une jambe de bois si on ne s'attaque pas aux causes profondes. On peut bien barricader une maison, si les gens n'ont nulle part où aller, ils trouveront toujours un moyen. La question des moyens alloués aux services sociaux, c'est le nerf de la guerre. Si on veut une solution durable, c'est là qu'il faut investir massivement.
Je suis pas totalement convaincue que démolir soit une "solution" même en cas d'inaction des autorités. On déplace le souci, on ne le résout pas. 🤔 Puis, l'histoire du proprio brestois, c'est un cas isolé, faut pas en faire une généralité. 😉
Quand Zenith32 dit qu'on déplace le souci, c'est exactement ça. C'est une fuite en avant. On règle peut-être un problème ponctuel pour un propriétaire, mais on en crée d'autres, potentiellement plus graves, pour les personnes qui se retrouvent à la rue. 🌍 C'est pour ça que je pense qu'il faut vraiment une approche globale, qui prenne en compte tous les aspects de la question. Parce que derrière les chiffres et les lois, il y a des êtres humains. 🙏
Fatima a raison. Et puis, démolir, ça a un coût énorme, non ? Entre les frais de démolition proprement dite, le transport des déchets, etc., on pourrait utiliser cet argent de manière plus constructive. Enfin, je dis ça, moi qui bosse plutôt dans l'amélioration... Mais le fond du problème, c'est bien ce que vous soulignez tous, c'est l'absence de solutions pour les personnes en difficulté.